Mercedes G 500 4X4² : le cube au carré
Le G chez Mercedes, c’est l’incontournable 4X4 pur et dur, travailleur rustique et solide comme une paysanne de Bavière, mais tout aussi sexy il faut bien l’avouer. Faut dire qu’avec ses 35 printemps et son design eighties à la serpe, on a largement fait plus glamour depuis…
Pourtant année après année et sans changer le look de base, Mercedes nous concocte des versions toujours « plus » de son camion. Ainsi depuis quelques années trône le G500, dernier dinosaure d’une époque un peu révolue ou les 4X4 devaient avoir l’air (à défaut des possibilités) de faire le Dakar, le Camel trophy, et les trottoirs du 16ème. Reste qu’on les a plus souvent vu dans cet exercice.
Donc du côté de l’étoile on reste dans la tradition, à croire qu’il existe encore un marché pour ce genre de véhicule. Et là où les poids lourds du genre à savoir Range, Cayenne, X5 et Q7 (bien que beaucoup plus jeunes pour ces derniers, à l’exception de l’anglais) évoluent aujourd’hui dans un tout autre registre, le G est là, posé comme un bloc qu’il es, inamovible et insensible au temps qui passe. Ou presque, parce que quand même il y a eu de nombreux replâtrages esthétiques et mécaniques au fil des ans, pour satisfaire la demande de la clientèle qui semble s’être déplacée au moyen orient, provoquant de facto une surenchère de carrosseries et motorisations aussi indigestes qu’une choucroute de la veille (notez le raccord avec la bavaroise là).
Il semble d’ailleurs que l’on ai atteint l’acmé de ce délire avec le 6X6 G63 AMG. En effet, avec le G500 4X4 au carré, les ingénieurs de l’étoile ont un peu ralenti sur le red bull, puisque l’on retrouve un véhicule à 4 roues, donc un vrai 4X4 (retour à la tradition en quelque sorte..).
Bon alors ce gros G comment le trouvez-vous ?
Pas mal du tout dirai-je, mais quand même il ne faut pas être trop regardant dans le détail, il ne faut pas s’attendre à la pureté des lignes d’une belle sportive transalpine ou anglaise, encore une fois le G garde sa caisse d’origine et dans le détail, il a du mal à cacher le poids des années. De plus, probablement pour satisfaire le gros des clients qui sera je le répète extra européenne, notre gros gégé se retrouve affublé d’une casquette à leds que je trouve très moche, tout comme les extenseurs d’extenseurs d’ailes assez mal intégrés. Bref, la fée du design est passée à coté du berceau. Dommage car il y avait surement un truc à faire.
Pour le côté technique par contre, on retrouve du classique avec une vraie boite de transfert et trois blocages de différentiels (livrés d’origine depuis toujours sur le G), des suspensions pilotées à double amortisseurs, des angles d’attaque et de fuite himalayens accouplés à des sabots avant et arrière, qui vous permettront d’attaquer non plus les trottoirs parisiens mais les séparateurs d’autoroute du périphérique. Les freins ? Mercedes ne communique pas trop dessus mais à quoi bon, ce G est un char de toute façon, il escaladera tout et n’importe quoi !
Bon pour bouger le bestiau, il faut envoyer du lourd et si on a pressenti le « simple V8 » du G500, finalement c’est le V8 biturbo AMG fort de ses 420 HP qui est au rendez vous. Tant mieux parce que pour mouvoir les 4 monstrueuses roues de 22 pouces, une bonne part de la puissance va rester au démarrage. La Vmax est annoncée à 210km/h, je laisse le soin à un inconscient d’aller vérifier…
L’intérieur suit avec un traitement luxueux forcément, cuir carbone et un revêtement de siège dynamica microfiber (quoi de la microfibre de lavage??). Le tout ne s’en sort pas si mal malgré le poids des ans, exception faite de l’intégration du GPS ordi de bord, mais bon on est plus à ça près. Reste quelques inconnues comme le prix et la conso forcément à l’image de la bête : monstrueuses, qui n’en feront pas la prochaine voiture de Cécile Duflot, ça c’est sûr.
Encore une fois mercedes a réussi à créer un (petit) buzz avec son G et c’est pas facile en ce moment, vu la pluie de nouveautés alléchantes qui tombe chaque jour autour de Genève. Mais la recette est un peu passée, l’exercice tient plus du catalogue du préparateur que du constructeur et on se demande quand mercedes mettra un point final à ce G, pour se mettre à espérer un nouveau véhicule.