Si je vous dis Espagne, vous me répondrez très certainement Seat, bien vu ! Si ensuite je vous parle de la Leon, vous penserez à la Leon Cupra, ou « au pire » à la FR avec son 2.0. Perdu ! Et si pour une fois nous nous intéressions à l’une des versions les moins puissantes de la gamme ?
Aujourd’hui c’est donc autour de Madrid que nous prenons le volant d’une Seat Leon 1,2 Tsi 105 chevaux. Les motorisations Tsi m’ont toujours parues intéressantes, non pas que la downsizing soit ma tasse de thé, mais il faut avouer que l’idée d’un moteur essence plus petit et suralimenté vient du groupe VAG.
Le look ?
A premier regard, la nouvelle Leon apparait vraiment agressive tant elle est tendue de lignes et d’arrêtes plutôt vives, à commencer par sa face avant et ses optiques très inspirés de la gamme cousine d’’Ingolstadt. Le gabarit est plutôt compact, ou tout du moins c’est l’impression qui se dégage de cette berline bi-corps. Avant très Audi donc, l’arrière reprend quant à lui les lignes Seat avec cette vitre de custode qui tire vers le haut. Les rondeurs des Seat des années 2000 sont loin, mais il faut reconnaitre que le résultat est très cohérant et convaincant.
Derrière le volant
Une fois installé à bord on découvre les multiples possibilités de réglages pour trouver la position idéale, que ce soit pas le siège, le volant ou l’accoudoir central. Ce qui nous passe sous les yeux est nouvelle fois flatteur, un beau volant agréable au toucher, un bloc compteur à fond noir très sportif, la console centrale tournée vers le conducteur, on se sent bien ! Il n’y a guère que les comodos de clignotants/phares et essuie-glaces qui déstabilisent un peu : les inscriptions portées dessus perturbent plus qu’autre chose, je suis sûr que sans ces marquages une utilisation intuitive, selon un standard basique, ferait aussi bien, bref on chipote !
On parlait des lignes tirées juste avant, au volant celles qui choquent le plus sont celles du rétro extérieur qui pourrait apparaître sur une Formule tant il donne l’impression d’avoir été travaillé en soufflerie. Peut-être trop d’ailleurs, car en roulant vitre ouverte, il apporte un fort courant d’air peu agréable vers le côté gauche du conducteur. Un détail, mais qui se remarque, à moins que la faute soit à mettre sur le compte de la vitre sans partie avant fixe comme sur la plupart des autres voitures, et s’ouvrant ainsi très largement.
En route !
Contact, on tourne la clé et le petit moteur s’ébroue. Premier constat : quel silence de fonctionnement ! Vitres et portes fermées il faut regarder le compte tour pour s’assurer qu’il est bien en marche. Première et hop on décolle en douceur, seconde puis troisième, nous voilà inséré dans le flot dense de circulation qui entoure Madrid en ce lundi soir. Petit bémol en maniant le levier de vitesse, son toucher sur le haut est agréable, mais la forme l’est moins, faute à ce creux sous la boule. Détail certes, mais qui s’est rappelé à moi à chaque changement de vitesses, au moins la tentation de rouler main sur le levier de vitesse disparait !
L’ordinateur de bord qui incite à une conduite éco-responsable suggère de passer la vitesse supérieure dès 1.700 tr/min, surprenant mais si on obéit le moteur reprend sans broncher et toujours dans un silence de fonctionnement impressionnant. M’aurait-on refourgué un Tdi sans rien me dire ? Non impossible la zone rouge commence bien à 6.000 tours si j’en crois le compteur de gauche. En parlant de lui, que se passe-t’il si on cherche à la chatouiller un peu ?
Ma dernière expérience en petit moteur turbo essence remonte à la Smart Roadster et son tricylindre de 700 cm3, mais là c’est plutôt pire : dans un premier temps il ne se passe absolument rien ! Lorsqu’on sollicite franchement les gaz, un temps de réponse plutôt marqué se faire sentir avant une première poussée franche jusqu’à 3.000 tours, suivie d’un creux ou le moteur semble linéaire sans rien offrir de plus. Mais si on persiste il nous rappelle qu’il est bien alimenté par du noble carburant sans plomb pour se donner un peu plus entre 4.000 et 5.500 tours/min. Une sorte de caractère à 2 visages, avec un petit Tdi un peu long à répondre en bas et un moteur essence malgré tout en haut. N’allez pas non plus imaginer que c’est un foudre de guerre passé 4.000 tours, mais en cas de besoin, il saura répondre présent.
Confort acceptable
Je ne vous apprends rien en disant que la Seat Leon partage ses dessous avec la Golf ou l’Audi A3, entre autres, mais la bonne surprise réside dans le confort proposé. Mes souvenirs de balades en Audi ou Golf sont plutôt secs niveau confort, avec une suspension raide, des sièges pas beaucoup plus confortables que ceux d’Easyjet après 15 minutes d’attente en bout de piste, bref un confort « à l’allemande » comme on peut le lire parfois. Là on profite du coté plus latin de la petite espagno-allemande, les sièges sont accueillants, sans être mous ils sont bien, et la suspension apparait moins sèche. Elle n’est pas molle non plus puisque le roulis reste maitrisé tout comme le piqué de nez en cas de freinage appuyé avec les freins tout à fait efficaces et mordants.
Equipement complet
Avec un équipement plutôt complet, que ce soit régulateur de vitesse, direction assistée, voir ultra assistée pour les manœuvres, climatisation, connectivité avec les téléphones, ou encore le très utile allumage des anti-brouillard avant du coté où l’on tourne (si quelqu’un sait me dire quel nom a été inventé pour ça !) on se sent bien à son bord. Il ne faut pas oublier le start and stop, toujours discutable sur un moteur turbo puisqu’il n’aura aucun scrupule à couper le moteur instantanément même après une période de forte charge, accouplé à une boite 6 vitesses ils participent tous deux aux bonnes performances écologiques de l’ensemble : rejets de CO² contenus et promesse de faible consommation.
Après un parcours d’environ 250 km, avec 1/3 d’autoroute avec clim, 1/3 de route de campagne vitres ouvertes (et vent dans le visage !) et 1/3 de ville, le constat est plutôt positif : 5.2 l/100 km sans essayer d’obtenir un score flatteur, ou plutôt malgré quelques passages moins éco-responsables.
Est-ce qu’il m’en faut une ?
Pas forcément aux vues de mes besoins actuels, mais je dois dire que si je devais m’acheter une compacte, comprendre un citadine capable de prendre la route, cette Seat Leon 1.2 Tsi pourrait être en bonne place. Richement équipée, plutôt confortable, flatteuse de l’extérieur et spacieuse à l’intérieur, une mécanique à 2 visages et un tarif assez contenu par rapport à la concurrence en font un choix tout à fait raisonnable. Evidement si vous cherchez la performance et les sensations vous pourrez loucher sur les cylindrées au-dessus, que ce soit le 1.4 140 cv, ou même le 1.8 180 cv, mais cette technologie me semble être une excellent alternative au règne des diesel !
Merci à AutomotivPress pour cet essai.