La Jante Masculine

Le difficile début de carrière de la Mercedes Classe A

Mercedes Classe A 2000

Avec son premier véhicule de tourisme à traction avant, la Classe A démocratise la gamme Mercedes et en fait, après un début de carrière catastrophique, la voiture la plus sécurisante de sa catégorie.

A l’aube de l’an 2000, Mercedes décide d’élargir sa gamme pour la rendre accessible à un plus grand nombre mais aussi pour concurrencer un Renault Scénic, parfois mieux équipée mais dont l’image de marque est moins valorisante. Ainsi, la firme de Stuttgart passe de constructeur de luxe à celui de généraliste. Histoire d’un véhicule original qui fera date…

Une genèse semée d’embûches

Les dirigeants de Stuttgart se seraient bien passés d’une mauvaise publicité comme celle survenue le 21 octobre 1997. L’histoire commence à Stockholm avec des journalistes suédois en charge de tester la nouvelle Classe A. Au moment d’effectuer le test dit « de l’élan », la voiture se renverse violemment, blessant légèrement un des occupants. Le manufacturier Goodyear est immédiatement mis en cause car les flancs des pneus GT2E équipant la nouvelle auto sont trop souples, malgré un cahier des charges scrupuleusement respecté.

Responsable de la carrière commerciale de la petite Mercedes en France, Hervé Silvy-Leliglois, surnommé « Monsieur Classe A », se souvient de la virulence des médias et notamment d’une dépêche de l’AFP révélant que « même la Trabant avait réussi le test suédois de l’élan. » Un coup dur pour l’Étoile !

Mercedes doit donc rapidement prendre une décision afin de maîtriser une situation qui lui échappe. A partir du 11 novembre 1997, la Classe A est provisoirement retirée du marché pour revenir le 2 mars 1998, en pleine possession de ses moyens. Pourtant, 4 000 voitures avaient déjà été livrées en Europe et plus de 100 000 commandes fermes avaient été prises.

N’oublions pas qu’en cette année 1997, une princesse meurt à Paris sous le pont de l’Alma à bord d’une Mercedes Classe S. L’accident est encore dans toutes les mémoires et la firme de Stuttgart doit gérer une seconde crise.

Un nouveau lancement commercial

Avant de présenter les changements apportés à la nouvelle mouture de mars 1998, revenons un instant à sa structure révolutionnaire en sandwich. Lorsque l’on s’installe au volant, le conducteur est plus haut perché que la normale du fait de son double plancher où sont placés la batterie, l’échappement et le réservoir, ce qui permet non seulement de gagner de la place mais aussi d’améliorer la sécurité. En effet, le moteur glisse sous le plancher lors d’un choc frontal et le point d’impact lors d’un choc latéral se situe en dessous de la cellule habitable.

Mais afin de redorer le blason de Mercedes et de rendre la Classe A irréprochable, le véhicule doit subir quelques changements techniques :

  1. la hauteur de caisse est réduite afin d’abaisser le centre de gravité de l’auto ;
  2. le diamètre de la barre stabilisatrice à l’avant est augmenté afin de réduire le roulis en courbe car la Classe A, comme tout monospace, est sensible à ce phénomène ;
  3. des roues de 15 pouces et des pneus de 195/50 sont montés sur toutes les versions en remplacement des 175/65 ;
  4. les ressorts et les amortisseurs sont désormais plus fermes au détriment du confort. Hélas, la suspension sport (en option), amplifie considérablement le problème malgré la très bonne tenue de route et l’absence quasi-totale de roulis. Côté sellerie, rien ne s’arrange car les sièges sont trop minces et durs. Mercedes prendra cependant le problème au sérieux avec la commercialisation en juillet 1999 de l’A190 Elégance qui permettra d’avaler les kilomètres sans crainte d’avoir mal au dos.
  5. la technologie BAS est installée en série. Ce système d’assistance permet, en cas d’urgence, de doser le freinage maximum si le conducteur se jète sur les freins. En quelque sorte l’ange gardien électronique !
  6. L’ESP, accouplé à l’ASR, sont également de série. Ils veillent sur la stabilité et rétablissent l’équilibre de la voiture. Cependant, la version Classe A Family, avec un empattement allongé, sera beaucoup plus stable en virage.

On voit bien que Mercedes a corrigé le tir en dotant cette petite Classe A d’une flopée d’équipement digne des Mercedes Classe S. Rien ne manque, en 1997, en matière de sécurité. Cependant deux points peuvent surprendre :

Un pari réussi

Avec la Classe A, Mercedes a donc réussi son pari en présentant dans un condensé de 3,57 mètres la sécurité légendaire de la marque, la maniabilité d’une citadine, l’habitabilité d’une familiale, le confort d’une berline et la modularité d’un monospace.

La marque à l’Étoile continue de briller en touchant un autre type de clientèle puisque la plupart des gens achetant des Classe A n’avaient jamais été client chez Mercedes.

Rappelons qu’en 2001, la France constituait le 3ème marché d’Europe pour la Classe A après l’Italie et l’Allemagne.

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