La Jante Masculine

Ford Mustang, le vrai goût de l’Amérique

Avec un nom pareil, Ford doit assumer et il faut dire qu’ils s’en sortent pas mal. Pour mémoire le mustang est un cheval sauvage de l’ouest américain, qui a marqué le continent et qui est indissociable des mots liberté et conquête de l’Ouest. Leur doux nom vient de l’espagnol mostreco : sans propriétaire, de là à dire qu’une mustang n’a pas de propio, méfiez-vous quand même….

Mustang Logo

Fin de la parenthèse historique, un peu de culture générale ça fait du bien, revenons à nos canassons, ceux qui piaffent sous les longs capots étirés depuis 5 générations de l’emblématique muscle car.

La Mustang doit sa genèse, comme souvent pour les voitures mythiques à un homme, qui a oublié d’être con un matin en se levant. Le papa s’appelle ici Lido Anthony Laccoca dit Lee Laccoca. Ne cherchez pas un ingénieur de génie, un mozart du boulon ou de la planche à dessins, non là c’est plutôt du côté de la planche à billets que le gars sévit. En effet à l’origine Lee est concessionnaire Ford en Pennsylvanie et il a une idée : 56$ par mois pour une Ford 56.

Simple, efficace, redoutable, le carton est au rendez vous et notre homme se fait illico repérer par la direction, et à l’aube de ses 35 ans le voilà promu vice président de la Ford Motor Company. Bon et la Mustang alors ?

La Genèse

Comme le gars n’est pas du genre à cogiter dans le vide, le voilà qui invente le concept de la Pony car et après quelques études de marché, le projet prend forme et la Mustang naît d’une sélection de 7 prototypes alignés dans la cour de l’usine le 16 août 1962. Le nom de baptême est du à J. Walter Thompson, un gars de la com’ qui a eu du flair lui aussi.

La Mustang s’ornera d’un logo propre : un cheval au galop, dois-je préciser la race ?

La première Mustang sort des chaines en 1964 et le succès est fulgurant, d’autant que, point important, le prix est très contenu, la belle puisant largement dans les banques d’organes de la maison. En 1966 le million d’exemplaire est atteint ! 3 carrosseries sont alors disponibles : coupé, cabriolet et le superbe fast back. Chaque année la mustang voit quelques modifications apparaître tant au niveau mécanique qu’esthétique, mais il faut attendre 1973, soit 9 ans après sa sortie, pour voir la première refonte du modèle.

Entre temps il faut préciser que de nombreuses variantes et préparations virent le jour, dont certaines restent célèbres et évoquent le frisson du gros V8 bien gavé : Shelby GT 350 et 500, Mach1 et Boss… Dans le même temps le gros des ventes s’était orienté vers les gros V8 et les chassis avaient enflé aussi, faisant passer la Mustang du Pony car au Muscle car.

Une 2e génération difficile

Donc la deuxième génération née en 1974 revint aux sources, du moins au début, avec une carrosserie plus compacte, des moteurs plus petits et surtout, ça tombe bien, plus économiques. Eh oui en 74 le premier choc pétrolier est passé par là et même chez l’oncle Sam, le précieux liquide commence à coûter un bras… Pourtant les ventes patinent un peu au démarrage, avant de connaître un succès d’estime, annonciateur d’une mauvaise passe pour la Mustang, mais bon franchement on comprend le jeune ricain : pas de V8 et une carrosserie pas géniale ont eu raison de l’icône.

Du coup chez Ford, on réagit plus vite et la troisième génération voit le jour en 1979.

A noter que pour cette nouvelle Mustang, l’inspiration s’européanise de plus en plus avec le châssis dit Fox emprunté à… l’audi 80, et des moteurs turbo plus petits. Heureusement il reste quelques V8 mais peu performants, le Mustang est bien fatigué et semble plus destiné à l’équarrissage qu’au champ de course. L’agonie fut longue puisque cette troisième génération de Mustang fut aussi la plus longue : il faut attendre 1994 pour voir le nouveau modèle, qui vit aussi réapparaître le Pony sur la calandre (avouez que ça le fait mieux que le logo Ford non?).

La Mustang revient aux affaire

Bio design en vogue des années 90 et quelques touches rappelant la Mustang originelle (calandre, prise d’air latérales..), nouveau V8 offrant une puissance respectable, la Mustang revient aux affaires et c’est tant mieux ! En 1999 elle est profondément retouchée mais il ne s’agit pas d’une nouvelle version (le chassis est toujour le Fox, certes profondément remanié). Du coup les séries spéciales refont le bonheur des clients elles aussi !

Une nouvelle vraie Ford Mustang

C’est en 2004 que Ford frappe un grand coup avec la cinquième Mustang : cette fois-ci le design néo rétro est sublime, la nouvelle Mustang semble bel et bien être la digne descendante de la MK1, un peu comme si Ford avait fait comme Porsche avec la 911 ! Excusez du peu la référence.

Et sous le capot le V8 tout nouveau en alu offre 300 canassons et est gorgé de couple. De quoi envoyer de sérieuses ruades dans le train arrière toujours rigide. Technologie datée certes mais parfaitement assumée par Ford, d’autant que pour les frileux un TCS voit le jour et permet de tenir les rênes en toutes circonstances. Et voilà, la cinquième génération offre enfin à nouveau le goût de l’Amérique, le vrai, mais que ce fût long pour cette pauvre Mustang !

La prometteuse version 2015

Et sur sa lancée Ford lance en 2015 la sixième génération, enfin officiellement commercialisée dans le réseau (bon pas partout quand même, fourguer du V8 chez nous, c’est un peu traverser l’atlantique  à la rame…hélas). Et elle promet la petite dernière, soit en 4 cylindres ecoboost pour les timides, mais j’espère surtout en V8, et je ne saurais que trop vous conseiller de vous rendre sur le configurateur Ford : faites vous votre Mustang et regardez le prix, non y a pas de bug, pour le prix d’un peugeot RCZ R, vous avez la vraie Mustang V8 neuve, pour moi, il n’y a pas photo…

Ah si Ford se mettait à penser light is right… une élise à 15000 boules, on peut rêver non ?

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