La nouvelle Ford Focus RS est officiellement annoncée depuis le 3 février, et le moins que l’on puisse dire est que le show n’a pas fait dans la dentelle. En effet le géant américain a convoqué à Cologne Ken Block, le drifteur en chef bien plus reconnu pour ses productions hollywoodiennes sur youtube que pour son talent de pilote.
Au moins ça change des désormais redondantes références aux potentiels ou réels chronos distillés sur la vieille Nordschlaffe !
« Faut ce qu’il faut » pour se faire voir dans le segment des compactes énervées, ces dernières n’étant plus forcément plus le fer de lance des constructeurs. Toutefois il reste quelques références comme la Mégane RS, la Golf R, la Seat Leon Cupra ou encore la Mercedes A45 AMG et l’Audi S3.
Aujourd’hui pour jouer dans cette catégorie, il faut prévoir dans son trousseau au moins 250CV, les transmissions intégrales sont les bienvenues, et une grosse caisse bien pleine de technologies high-tech avec des noms incompréhensibles pour bien faire voir que les ingés, ils sont super forts, presque autant qu’au département marketing…
Focus Rallye Sport
A ce chapitre la nouvelle RS n’échappe pas à la règle, et pour mériter son étiquette Rallye Sport, elle s’équipe d’une transmission intégrale baptisée Ford Performance AWD system, qui a la particularité de pouvoir gérer la répartition de la transmission à la fois sur chacun des trains, mais aussi sur chacune des roues arrières grâce à des disques d’embrayage jumeaux sur chaque côté du train arrière, Le tout en toute transparence, puisque forcément piloté électroniquement en fonction d’une pléthore de données. Et ça s’appelle la vectorisation du couple, oui monsieur.
Ce qui se traduit par du plaisir au volant selon le discours officiel : « Nous avons brisé les codes qui disent que les berlines à traction intégrale ne peuvent pas être amusantes à conduire ».
Pour faire tourner cette technologie, Ford a puisé dans sa banque d’organe et a greffé le 4 cylindres turbo ecoboost déjà vu sur la nouvelle Mustang. Lui aussi a droit à son lot de pièces améliorées, bien que prévu dès l’origine pour développer plus de 300CV. La boite exclusivement manuelle est à 6 rapports, dommage, une séquentielle à double embrayage aurait été surement plus en raccord avec la débauche de technologie annoncée.
La cosmétique n’est pas en reste et il faut bien se faire remarquer, quand au départ on se traîne une bouille à traîner sur les parkings de supermarchés ou d’hôtels à VRP.
Ford a pensé à tout avec spoiler, bas de caisse ailes larges, imposant aileron faux diffuseur enserrant 2 sorties d’échappement et une teinte spécifique blue nitrous. Et des bonnes grosses jantes de 19 pouces bien chaussées par michelin avec la possibilité d’une monte en MSC2 (jusque là plus réservés aux pistardes de stuttgart).
Ca fait forcément tuning de concours, mais encore une fois si votre RS ne doit pas se distinguer de la Focus de votre belle-mère, ça va pas le faire non plus non ?
Et dedans alors ?
Pas de panique on reste sur le même registre et si l’instrumentation basale de toute focus est présente, avec sa télé de 8 pouces… la RS a le droit a un volant à méplat (faut bien passer son talon pointe, vu que l’on a une boite manuelle..), une rangée de manos posée sur la télé strictement indispensables : pressions de turbo d’huile et température d’huile.
Comment ça marche ? un moteur si plein de bonnes choses, conçu pour la bagarre et surveillé comme un QHS a besoin qu’on se méfie de son huile ou de son turbo ? Bref, du gadget à mon goût mais bon…
Par contre les baquets recaro sont conviés et surement aussi utiles qu’agréables et esthétiques. A noter un pédalier sport (j’ai pas encore dit ergonomique) et des touches de bleu et RS de ci de là, si des fois la passagère oubliait où elle était invitée..
La nouvelle focus RS répond au cahier des charges sur le papier et donne envie de l’essayer, déjà de ce point de vue, le teasing de Ford est réussi. Reste quelques inconnues bassement matérialistes comme le bruit, la musique, la finition, le comportement (je ne parle pas de tenue de route, qui se doit d’être sans reproche, mais du plaisir distillé) et du prix, forcément quand on part au combat dans une catégorie trustée par les constructeurs généralistes.
Il ne reste plus qu’à tenir les promesses.